Présentation de la correspondance

Bienvenue dans la correspondance de Franz Liszt

Protocoles d'édition

Les éditions de correspondances qui sont proposées dans cette section sont des éditions scientifiques et critiques. Toutes les sources manuscrites ou, à défaut, imprimées sont décrites et transcrites dans le plus grand détail, qu’il s’agisse des lettres, des pièces qui y sont jointes, ou des éventuels brouillons des unes et des autres. Toutes les modifications apportées au texte ou au document sont signalées et décrites en note dans l’apparat critique. Les notes d’érution explicitent tout ce qui doit l’être et s’appuient prioritairement sur les sources originales, transcrites avec la même exigence de précision que celles du corpus édité.

Les éditions sont établies à l’aide de deux protocoles : un protocole d’établissement des textes (I) et un protocole d’apparat critique (II).

I - Texte

A - Transcription

Établissement des textes

Les textes sont transcrits de façon linéaire et non pas diplomatique. S’agissant d’une édition scientifique et critique, toutes les corrections et particularités sont signalées par un appel de note à leur occurrence dans le texte et décrites en note dans l’apparat critique (voir infra).

Typographie

Les textes édités sont composés en caractères romains. Les ajouts de l’éditeur scientifique sont composés en caractères italiques, à l’exception des appels de note, qui sont en caractères romains et placés en exposant dans les textes.

Ce dualisme typographique permet une distinction immédiate entre ce qui figure sur le document édité et ce qui est le fait d’une intervention de l’éditeur scientifique (indication des changements de page ou de folio, signalement de fautes d’orthographe ou d’accord par un « [sic] », etc.).

Interventions de l’éditeur scientifique

Le contenu des interventions de l’éditeur scientifique est délimité par des crochets, également composés en italiques. À l’intérieur de ces crochets, la distinction typographique entre les inscriptions figurant sur le document et les interventions de l’éditeur continue de s’appliquer. Ainsi, par exemple, lors du signalement d’un changement de page ou de folio dans le cours du texte. Les abréviations indiquant s’il s’agit d’une page ou d’un folio, du recto ou du verso, sont en caractères italiques. Si le document a été paginé ou folioté par son rédacteur ou par l’un de ses possesseurs ultérieurs (particulier ou institution) le numéro de la page ou du folio est indiqué en caractères romains, puisqu’il figure sur le document (ex. : « [fo 83 ro] »). Une rubrique ad’hoc de l’apparat critique précise, autant que faire se peut, qui a effectué la pagination ou la foliotation du document (voir infra, II). Si le document n’est pas paginé ou folioté sur tout ou partie de son contenu, l’éditeur scientifique indique une pagination ou un foliotage virtuels, composés en caractères italiques.

Orthographe et ponctuation

L’orthographe et la ponctuation de l’auteur sont respectés dans la transcription. Les fautes d’orthographe ou d’accord sont signalées par un « [sic] ». Lorsqu’une faute se répète dans un même texte, seule sa première occurrence est signalée. Les archaïsmes encore en cours à l’époque de la rédaction de la lettre (sentimens, etc.) ne sont pas signalés par un « [sic] ». Lorsque la ponctuation finale d’une phrase est omise, cela est signalé par un intervalle de trois espaces blancs entre la fin de la phrase et le début de la suivante signale.

Abréviations

Les abréviations sont transcrites à l’identique. Elles sont explicitées, si besoin est, dans l’apparat critique. Lorsque les consonnes « m » et « n » doublées sont remplacées par une seule, surmontée d’un trait horizontal court, celle-ci est restituée en gras, car ce caractère ne figure pas dans la norme UNICODE. Lorsque la signature de l’auteur prend la forme d’un paraphe, on indique « [paraphe] ».

Disposition spatiale des textes

Pour restituer les principaux éléments de disposition on utilise les trois positionnements courants du texte sur la ligne : aligné à gauche, aligné à droite, et centré. Couplés à des retraits à gauche (alinéas) ou à droite ils permettent de donner une idée assez précise de l’importance des renfoncements, et de la position des formules d’appel (qui figurent en vedette au-dessus de la première ligne de la missive), de politesse (finale) ou de suscription (reproduction de la réclame sur l’enveloppe ou le pli extérieur).

Certaines particularités de disposition ne peuvent être restituées dans le cadre d’une transcription linéaire. Par exemple, lorsque le texte est écrit perpendiculairement dans les marges voire en surcharge sur le texte de la page, ce qui arrive lorsque l’auteur ou le scripteur effectue un ajout qui ne peut être inséré dans les interlignes, ou bien lorsqu’il n’a plus de papier à sa disposition ou ne souhaite pas utiliser un nouveau feuillet pour achever sa lettre.

Corps des caractères

Les différences de corps entre les caractères ne sont pas restituées. Lorsqu’elles sont significatives, elles sont signalées dans l’apparat critique.

Citations

Il arrive fréquemment que le guillemet ouvrant d’une citation de quelque longueur soit répété au début de chaque ligne. Seul le premier est transcrit. Les guillemets manquants en début ou fin de citation ou d’expression (guillemet fermant) ne sont pas restitués.

Autres particularités

Les autres particularités du document sont signalées dans l’apparat critique, à la section « Sources » (voir infra, II).

B - Présentation

En-tête

Chaque document est précédé d’un en-tête, composé en caractères gras, qui indique successivement : les prénom, titre de noblesse éventuel et nom de l’auteur, ceux du destinataire, et autant que faire se peut le lieu où est adressé le document. Dans le cas d’une femme mariée, on indique son nom d’épouse (précédé du titre de noblesse éventuel et du prénom de son mari) suivi, entre parenthèses, de ses prénom et nom de jeune fille. À la ligne suivante sont indiqués, autant que faire se peut, le lieu et la date de rédaction du document.

Foliotage et pagination

Les changements de page ou de folio sont signalés à leur occurrence dans le texte, entre des crochets composés en caractères italiques. Si le changement intervient à l’intérieur d’un mot interrompu en fin de page, il est indiqué à sa place dans le mot. L’éventuel trait d’union n’est pas restitué, sauf lorsqu’il s’agit d’un mot ou d’un nom composé.

II - Apparat critique

L’apparat critique de chaque document édité se compose de sept rubriques au maximum : Édition, Sources, Datation, Scripteur, Destinataire, Situation, Annotation. Les rubriques « Datation », « Scripteur » et « Destinataire » ne sont utilisées que lorsque la datation du document, l’identification du scripteur ou celle du destinataire nécessitent des observations.

A - Édition

Cette rubrique indique la nature du document à partir duquel la transcription du texte a été effectuée (lettre communiquée, brouillon, copie) et s’il s’agit de l’original, d’une reproduction ou de sa publication.

B - Sources

Cette rubrique comprend huit sections. Celles-ci permettent d’attester de l’existence de la source éditée et de la décrire sous tous ses aspects matériels : description du support, caractéristiques scripturaires, traitement subi en vue de la communication, localisations successives, traitement subi en vue de la conservation et de l’archivage, reproduction(s) et publication(s) éventuelle(s).

1. La première section indique, si besoin est, les sources qui attestent de l’existence certaine ou supposée du document. Il s’agit le plus souvent d’une ou plusieurs missives ultérieures qui font soit référence explicitement à celui-ci, attestant ainsi de son existence, soit allusion à des contenus qui ne se trouvent pas dans les autres documents localisés.

2. La deuxième concerne le support, qui est le plus souvent du papier : nombre de feuillets simples ou doubles ; dimensions (largeur et longueur, exprimés en milimètres : abréviation « mm » – si le papier est coupé de façon irrégulière on indique la plus grande largeur et la plus grande longueur) ; épaisseur (exprimée en micromètres : abréviation « μm ») ; dans le cas d’un papier vergé : pontuseaux verticaux ou horizontaux (leur écart est symbolisé par le signe ׀↔׀ et exprimé en mm) ; transcription ou description des marque et contremarque de l’éventuel filigrane ; présence d’autre éléments : timbre sec du papetier ; en-tête imprimée ; illustration ; lignes (avec le nombre de lignes par page, leur couleur, dimension de l’interligne en mm) ; ton ou couleur du papier ; altérations diverses : mouillures, découpe, déchirures (manuelle, accidentelle, intentionnelle), taches (d’encre, etc.), etc.

3. La troisième a trait aux caractéristiques scripturaires du document : identité du scripteur, nombre de pages écrites, couleur de l’encre, remarques sur la graphie (texte calligraphié ou, au contraire, écrit à la hâte), etc.

4. La quatrième décrit le traitement subi par le document en vue de sa communication : pliure, cachetage avec un cachet ou un pain à acheter. Dans le cas d’une enveloppe : affranchissement, cachets postaux (avec lieux, dates et heures de départ, de transit, d’arrivée, de renvoi), tampons divers (recommandé, etc.), mentions manuscrites (de l’expéditeur, de la poste, d’un tiers).

5. La cinquième indique la localisation actuelle du document et, autant que faire se peut, sa ou ses localisations antérieures.

6. La sixième décrit le traitement subi par le document en vue de sa conservation et de son archivage : montage sur onglet, foliotage (à la main, au folioteur, au crayon à mine de plomb ; à l’encre de telle ou telle couleur), estampille, restauration (par doublage, bande adhésive ou collée, colle, etc.), inscriptions diverses.

7. La septième signale l’existence éventuelle d’une reproduction du document dans une publication ou sur Internet.

8. La huitième et dernière section indique si le document a déjà fait l’objet d’une édition et quels sont les éventuelles particularités ou défauts de celle-ci (transcription partielle, omissions, erreurs de lecture, modifications diverses, coquilles). Seules sont signalées les publications qui donnent un extrait substantiel du texte. Elles sont présentées dans l’ordre chronologique de leur parution.

C - Datation

Cette section est consacrée aux éventuels problèmes de datation du document.

D - Scripteur

Cette section est consacrée aux éventuels problèmes d’identification du scripteur, voire de l’auteur.

E - Destinataire

Cette section est consacrée aux éventuels problèmes d’identification du (ou des) destinataire(s).

F - Situation

Cette section est consacrée à la situation du document au sein de la correspondance. Sont signalés le ou les documents auquel(s) le document de référence répond, et le ou les documents qui lui répondent. Ces indications permettent de reconstituer la continuité de l’échange épistolaire ou, a contrario, de constater sa discontinuité – sous réserve de l’existence de pièces qui ne seraient pas localisées.

G - Annotation

Cette section comprend deux types de notes : les notes d’établissement du texte (1) et les notes dites d’érudition (2). Les notes d’établissement du texte décrivent toutes les particularités du texte tel qu’il se présente dans la source éditée, et notamment les modifications apportés par le ou les scripteurs. Les notes d’érudition apportent des éclaircissements sur son contenu.

1. Notes d'établissement du texte

À la différence de l’usage courant, qui place l’appel de note à la suite d’un mot, trois positionnements sont utilisés : avant le mot ou le signe de ponctuation, entre deux mots ou deux signes de ponctuation, et après le mot ou le signe de ponctuation. Ce positionnement permet de signaler trois types de corrections bien distincts et de restituer sans trop de complications le texte de documents très travaillés.

Rédaction antérieure

L’appel de note placé avant un mot ou un signe de ponctuation signale que ce mot ou ce signe – et éventuellement les mots, signes de ponctuation ou passage qui le suivent – remplacent en tout ou partie une rédaction antérieure qui a été raturée ou surchargée. Il est logique que l’existence d’une rédaction antérieure soit signalée avant la rédaction subséquente. Ainsi le lecteur peut, s’il le désire, consulter cette rédaction en note avant de lire le texte qui l’a remplacée.

a) Lorsqu’il s’agit d’une rature avec remplacement, la formulation type de la note est :

Rayé « ancienne rédaction » remplacé par « nouvelle rédaction ».

b) Lorsqu’il s’agit d’une surcharge, la formulation type est :

1re rédaction « ancienne rédaction » surchargée, remplacée par « nouvelle rédaction ».

Lorsque des cas particuliers se présentent (rature et surcharge, par exemple), la formulation de la note est adaptée en conséquence.

Rature sans remplacement

L’appel de note placé entre deux mots ou signes de ponctuation, signale qu’entre ces mots se trouvait une rédaction qui a été raturée ou effacée (par grattage s’il s’agit d’une rédaction à l’encre). Le ou les mot(s), signe(s) de ponctuation ou passage supprimés sont donc signalés à leur place originelle dans le texte.

La formulation type de la note est :

Rayé « mot(s) ou groupe de mots ».

Lorsque des cas particuliers se présentent (effacement par grattage, par ex.), la formulation de la note est adaptée en conséquence.

Ajout

L’appel de note placé après un mot ou un signe de ponctuation, signale que ce mot ou ce signe – et éventuellement les mots ou signes qui le précèdent – ont été ajoutés. Il est logique que ce qui a été ajouté soit signalé à la fin de l’ajout.

La formulation type de la note est :

« mot(s), signe(s) de pontuation, passage » a été ajouté.

Lorsque l’ajout est signalé par un renvoi, la formule type est :

Depuis « début de l’ajout » jusqu’à « fin de l’ajout » : passage ajouté [indication de la localisation (marge de gauche, de droite, inférieure, supérieure) et éventuellement de l’orientation (perpendiculaire, diagonale)]. Cet ajout est précédé d’un signe de renvoi [description du signe (croix, etc.)], et annoncé à son point d’insertion dans le texte par ce même signe.

Lorsque des cas particuliers se présentent, la formulation de la note est adaptée en conséquence.

Corrections mineures au fil de la plume

Les corrections mineures effectuées au fil de la plume (lettres reformées, etc.) ne sont, en règle générale, pas signalées.

Mots ou passages non déchiffrés

Lorsqu’un ou plusieurs mots n’ont pu être déchiffrés, on le signale par la formule « un ou plusieurs mots non déchiffré(s) » et non, comme à l’habitude, par la formule « illisible » car un texte n’est illisible que pour celui qui ne parvient pas à le déchiffrer.

Mots ou passages manquants

Lorsque un ou plusieurs mots, voire un passage ou une partie manque du fait d’une déchirure, d’un découpage, etc., cela est signalé en note.

Particularités de graphie

Les lettres apparemment manquantes, qui constituent des négligences calligraphiques et non des abréviations, ont été complétées. Exemple : « d » pour « de » ou pour « ds » (ex. : « attend » pour « attends »).

2. Notes d'érudition

Chaque fois qu’un problème de compréhension, de datation ou d’identification se pose dans le texte du document, il fait l’objet d’une note explicative. Lorsque le problème n’a pu être résolu, l’éditeur l’indique.

Toutes les fois que cela est possible, on cite à l’appui de l’explication ou de l’hypothèse formulée en note le ou les documents originaux qui la confortent. Les textes des sources manuscrites ou imprimées citées en notes sont transcrits avec la même exigence et selon les mêmes principes que les textes du corpus de la correspondance éditée. L’indication des changements de page ou de folio permet de les localiser précisément dans les documents manuscrits d’où ils sont extraits et de les citer avec le même degré de fiabilité que les textes du corpus principal. S’il s’agit d’un manuscrit, sa localisation est précisément indiquée, suivie de la référence bibliogaphique de l’éventuelle édition de référence.

Responsable de publication: Claude Knepper (CNRS) - Réalisation: Philippe Brunet  - Copyright © www.liszt.cnrs.fr