Franz Liszt ‒ Sources du concert n° 177
- Le Ménestrel, 4e année, no 9 (no 165), dimanche 29 janvier 1837, p. [1]
Salons de M. Erard.
Musique humanitaire.
C’est hier qu’a eu lieu l’une des quatre premières séances annoncées par le chef des Humanitaires, et destinées à montrer à la ville et à l’univers (urbi et orbi) comment on exécute la musique de nos grands maîtres.
L’heure à laquelle nous mettons sous presse nous prive de donner le procès-verbal détaillé des 1,300,000 triples croches consommées dans cette mémorable séance, ainsi que des trépignemens fièvreux de l’auditoire affilié. Nous ne faisons pas à MM. Urhan et Batta l’injure de les comparer à leur sublime co-associé. Ces deux excellens artistes se sont contentés, comme à leur ordinaire, d’être ravissans d’élégance et d’expression musicale. Pitié ! mais parlez-moi du chef des Humanitaires ! Celui-là seul sait restituer à l’art sa mission primitive et nous en révéler les secrets les plus intimes. Point de musique sublime sans attaques de nerfs et sans convulsions ! Arrière, tièdes artistes, qui courbez vos flasques doigts sous le joug de la mélodie rationnelle ! Arrière, vil troupeau d’exécutans ! voici votre maître ! voici le génie en chair et en os, le génie pur-sang ! Car le véritable génie, sachez-le bien, doit être délirant, échevelé, épileptique ; le véritable génie a ses entrées chez le docteur Blanche. Or, le chef des Humanitaires réunit toutes ces conditions.
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- Bibliographie
— Gallica
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56221355.image.f1.langFR
Reproduction
— Keeling, Geraldine. Liszt’s Appearances in Parisian Concerts, 1824-1844. Part 2 : 1834-1844. Liszt Society Journal. Vol. 12, 1987, p. 13
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