Sources

Franz Liszt ‒ Sources du concert n° 361

Le Siècle, 26e année, no 9552, lundi 10 juin 1861, p. [2]
Article signé: « Edmond Texier »

REVUE HEBDOMADAIRE.

 

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   D’Hector Berlioz à Franz Listz il n’y a que la main. Franz Listz, qui depuis une quinzaine d’années avait quitté la France, ce premier théâtre de sa gloire, est revenu à Paris, mais en passant et pour retourner bientôt à Weimar. Weymar semble être le lieu d’asile, la résidence de prédilection des grands artistes de l’Allemagne. C’est une sorte de petite capitale intellectuelle où l’on va volontiers se reposer sur les lauriers de la jeunesse ; là ont tour à tour vécu Lucas Cranach, Wieland, Herder, Schiller ; là est mort, après un long règne, le grand Wolfram [sic] Goethe. Listz en a fini avec les concerts. Adieu paniers...! Mais il n’est pas égoïste comme cet autre grand artiste, Paganini, lequel se claquemurait dans une chambre inacessible pour qu’aucune oreille humaine ne recueillit le son du violon magique. Listz s’est prodigué, au contraire, mais seulement chez ses amis, et c’est ainsi que mercredi dernier il émerveillait les cinquante personnes réunies dans le salon de M. de Lamartine. Je ne tenterai pas de dépeindre l’enthousiasme des auditeurs ; le charme a été immense comme le talent de Listz. Quiconque n’a pas vu Listz s’emparant du piano, le dompter, le faisant chanter ou pleurer, gronder ou sourire, ne connaît qu’imparfaitement cet instrument rebelle et pourtant si docile sous les doigts inspirés du grand artiste.


Bibliographie
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