Sources

Franz Liszt ‒ Sources du concert n° 391

Le Ménestrel, 52e année, no 24 (no 2880), dimanche 16 mai 1886, p. 194

PARIS ET DÉPARTEMENTS

[…]

   — Liszt a quitté Paris ces jours derniers. La veille de son départ, une réunion presque intime a eu lieu chez le peintre Munkacsy pour ses adieux. On y remarquait MM. Ambroise Thomas, Gounod, Massenet, Pailleron, Mmes Viardot, Jaëll, baronne Legoux, etc., etc. Le programme du concert offert aux privilégiés admis à cette soirée était exclusivement composé d’œuvres du célèbre pianiste. Il s’est fait entendre deux fois, à la grande satisfaction de l’auditoire d’élite qui lui a prodigué ses marques de sympathique admiration. C’est dans une improvisation sur un thème donné que le grand artiste a été le plus remarquable. La soirée s’est terminée par la marche de Rakoczy, arrangée par Liszt pour deux pianos, et enlevée avec une maestria étonnante par MM. Saint-Saëns et Louis Diémer. Des acclamations unanimes ont salué l’auteur de cette belle oeuvre et ses brillants interprètes. Citons encore, parmi les artistes qui ont prêté leur concours à cette intéressante soirée, Mme Casquard, qui a dit Jeanne d’Arc au bûcher ; Mlle Everest, élève de Mme Marchesi, qui a fait entendre deux charmants lieder ; le violoniste Diaz Albertini et le violoncelliste Burger ; enfin Mme Jaëll, qui, en l’absence de M. Saint-Saëns, au début de la soirée, l’a remplacé avec son talent habituel dans l’exécution du poème symphonique à deux pianos : Hungaria, où elle avait M. Diémer pour partenaire. On s’est séparé à une heure du matin, après avoir félicité le vieux maître, tout ému des marques de sympathie dont il a été l’objet pendant cette dernière soirée à Paris.


Bibliographie
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